dimanche 14 septembre 2008

Saint-Jean-de-Luz, cité corsaire


Saint-Jean-de-Luz est le principal port de pêche en Iparralde. Ah oui, je n'avais pas encore employé ce mot. Et bien, l'Iparralde, c'est le Pays Basque côté français. Iparralde en basque, cela veut dire nord. Le Pays Basque côté espagnol, c'est l'Hegoalde. Et vous l'avez deviné, hegoalde, cela veut dire sud en basque.

Le nom basque de Saint-Jean-de-Luz, c'est Donibane Lohitzun, ce qui veut dire en basque ... je vous laisse deviner .... vous avez trouvé ? ......... Saint-Jean-des-Marais. Bravo à ceux qui ont trouvé et pour les autres ce n'est pas grave, si vous n'êtes pas basque.
Revenons à Saint-Jean, comme disent les gens du coin.

La ville a été longtemps un point de départ pour la pêche à la baleine dans le golfe de Gascogne et ceci dès le XI° siècle. Puis, ce fut la pêche à la morue à Terre-Neuve aux XVI° et XVII° siècle. La ville s'enrichit également de la guerre des courses, c'est-à-dire grâce aux corsaires. Les corsaires n'étaient pas des pirates. En effet, les corsaires étaient autorisés par une lettre de course à attaquer en temps de guerre les navires marchands battant pavillon d'états ennemis. Capturés, ils avaient droit au statut de prisonnier de guerre.

Voici trois corsaires célèbres français : Jean Bart de Dunkerque, René Duguay-Trouin et Robert Surcouf, tous deux de Saint-Malo. Et voici quelques corsaires basques : Jean-Baptiste Detcheverry, Joannis de Sopite dont une rue porte le nom à Saint-Jean. Ils sont tous les deux de Ciboure.
Mais, le plus célèbre corsaire basque est sans aucun doute Etienne Pellot d'Hendaye, surnommé le Renard basque, la hantise des Anglais. Chaque année au mois de janvier, Hendaye célèbre son patron Saint-Bixintxo. Les enfants déguisés en corsaires symbolisent ce dernier corsaire hendayais. Bixintxo vient de Bixente et Saint-Bixintxo est donc Saint-Vincent.
Revenons à Saint-Jean, ville natale d'un célèbre Bixente, ancien joueur de football, champion du monde.
Bixente Lizarazu
Les belles maisons des riches armateurs témoignent de l'époque jadis florissante de la ville. Mais en 1715, le traité d'Utrecht est terrible pour la ville. La France est dépossédée de ses droits de pêche à Terre-Neuve. L'économie portuaire est alors détruite et la population de la ville chute brutalement.

Au XIX° siècle, la pêche reprend grâce à la sardine, l'anchois, le merlu et le thon. Grâce à Napoléon III et à l'impératrice Eugénie, Saint-Jean-de-Luz devient un haut lieu de tourisme et de villégiature.

Lorsque l'on visite les hauts lieux du Pays Basque, il n'est pas rare de trouver une plaque, une stèle commémorant la venue de l'empereur ou de l'impératrice. En voici deux exemples, une plaque à l'entrée de la grotte de Sare et une stèle au sommet de la Rhune.

























Louis XIV est mis à l'honneur à Saint-Jean. Le traité des Pyrénées signé en 1659 à Hendaye mit fin à un conflit de 24 ans entre l'Espagne et la France. Pour sceller la paix, Louis XIV épousa l'infante Marie-Thérèse d'Espagne en 1660 à Saint-Jean-de-Luz. Ils étaient âgés tous les deux de 21 ans, étant nés quasiment le même jour en septembre 1638.



La Maison de l'Infante est un des palais les plus connus de Saint-Jean. Elle est facilement reconnaissable grâce à sa façade de pierre et de briques roses au bord du port. Cétait la maison d'un riche armateur. C'est là que l'Infante séjourna avant son mariage. Comme il pleuvait, nous avons visité le premier étage. Et bien, je ne regrette pas la visite. On découvre dans une grande salle du XVII° des poutres décorées (une vraie bande-dessinée) et une monumentale cheminée. Un commentaire enregistré nous fait découvrir tout cela et on apprend beaucoup de choses intéressantes.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Ca a vraiment l'air d'une chouette ville ! (moi à partir du moment où il y a de l'eau faut dire...) J'aime beaucoup la maison (enfin, le palais !) de l'infante, typiquement imposant !! On ne voit rien de tel par ici !