dimanche 6 décembre 2009

les Trulli

Continuons notre visite de la Pouille en poursuivant plein Est. Arrêtons-nous à Alberobello, ville située à l'extrémité orientale de la province de Bari, aux confins avec celle de Brindisi et de Tarente. Nous sommes au coeur de la vallée des trulli qui s'étend entre ces trois villes.

Les trulli sont des constructions vraiment typiques de cette région que l'on découvre seules ou groupées au milieu des vergers d'oliviers et des vignes.

Mais qu'est-ce donc un trullo ? C'est une construction dont les murs sont composés de lourds blocs de pierre joints sans mortier et sont blanchis à la chaux. Il n'y a généralement qu'une seule pièce. Les toits de forme conique sont constitués de pierres plates grises disposées de façon concentrique. Ils comportent parfois des dessins dont la signification reste mystérieuse.


Alberobello est célèbre pour sa zona monumentale dei trulli, quartier composé de trulli et classé au patrimoine mondial de l'Unesco. L'architecture des trulli est vraiment dépaysante. Dommage que les trulli soient occupés par de nombreuses boutiques de souvenirs pour touriste. Moyennant un droit d'entrée, certains habitants vous permettent de visiter leur habitation transformé en un soi-disant musée. Oh, il n'y a pas grand chose à voir dedans si ce n'est l'intérieur de la construction. Les trulli ne sont pas à vrai dire des maisons confortables pour y vivre. Pour ma part, je les vois plus comme des abris dans les vergers pour les paysans qui ne pouvaient pas rentrer au village le soir.

lundi 19 octobre 2009

Caste del Monte


Continuons notre voyage en Pouille. Nous avons fini notre visite du promontoire du Gargano. Quittons la province de Foggia, la plus septentrionale, pour rejoindre celle de Lecce, la plus méridionale, mais avant faisons deux haltes. La première, qui fait l'objet de ce billet, à Castel del Monte, dans la toute nouvelle province de Barletta-Andri-Trani. (voir carte de la Pouille dans le billet du 21 mars 2009).

Castel del Monte, vous ne connaissez pas ? Mais si, vous l'avez déjà vu. Il est représenté sur la face italienne de la pièce de 1 centime d'euro.

Ce château a été bâti au XIII° siècle par Frédéric II. Posé sur une colline entourée de pins et d'oliviers, il est construit sur la base du chiffre 8 : plan octogonal, 8 tours elles-mêmes octogonales, 8 pièces par étage.


Dans la symbolique chrétienne, l'octogone représente le signe de la renaissance, la médiation entre la Terre (carré) et le Ciel (cercle). De nombreux chercheurs ont publié diverses thèses au sujet de la forme octogonale de cet édifice dont il apparaît que la fonction n'était pas d'être une résidence ou une forteresse. Le demeure reste entier.


lundi 21 septembre 2009

Notre-Dame de La Salette

En 1846, une Belle Dame apparaît à Maximin 11ans et Mélanie 14 ans, deux enfants originaires de Corps (Isère) qui gardent leurs troupeaux sur un alpage de La Salette à 1800 mètres d'altitude.
D'abord assise et toute en larmes, la Dame se lève et leur parle longuement en français et en patois sans cesser de pleurer.


Puis, elle gravit un raidillon et disparaît dans la lumière. Toute la clarté dont elle était formée venait du crucifix sur sa poitrine, entouré d'un marteau et de tenailles, de chaînes et de roses.

En 1851, après une enquête rigoureuse sur l'événement, les témoins et le contenu du message, l'Evêque de Grenoble jugera que cette apparition de la Sainte Vierge porte en elle-même tous les caractères de la vérité. Bientôt, les pélerins grimpent par les rudes sentiers. Puis, une basilique et une hôtellerie sont construites dans cet endroit désert.
Aujourd'hui, le sanctuaire marial reçoit chaque année près de 200.000 pélerins.

Ce haut lieu de pélérinage s'élève dans un site grandiose.



L'Evêque de Grenoble disait en 1851 concernant cette apparition que les fidèles sont fondés à la croire indubitablement. Comme pour les apparitions de Lourdes qui eurent lieu en 1858, soit 12 ans après celle de La Salette, y croire reste une question de foi.

Dans tous les cas, le contenu du message délivré par la Belle Dame à La Salette est intéressant. Elle est en pleurs parce que les habitants de la région délaissent son fils.

Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse et, pour vous autres, vous n'en faîtes pas cas !

A cette époque à La Salette, le dimanche n'était pas respecté. Les ouvriers travaillaient 7 jours sur 7, jusqu'à 15 heures par jour ; la révolution industrielle était sans scrupule.

Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième et on ne veut pas me l'accorder.

La famille était menacée. Le 7ème jour est nécessaire pour créer des conditions de repos conformes à la dignité humaine et pour entretenir les liens qui nous unissent avec nos proches, et pour les croyants avec Dieu.
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Pour en savoir plus sur le sanctuaire de Notre-Dame de La Salette, voici l'adresse du site officiel du sanctuaire : http://lasalette.cef.fr/

mardi 4 août 2009

Les Trois Dents


La semaine dernière, petite promenade dans le Pilat et plus précisément jusqu'aux dents de gneiss et de granite que l'érosion a façonnées et qui sont emblématiques du Pilat rhodanien. Elles sont parfaitement visibles de la vallée d'où l'on peut les compter : 1, 2 et 3 dents. Là vous comprenez tout de suite pourquoi on les appelle les Trois Dents.

L'arête rocheuse qu'elles forment s'avance vers le Rhône bravant le vent. A 1200 mètres d'altitude, elles offrent un panorama splendide notamment sur le Rhône qui 1000 mètres plus bas étire son long ruban bleu.


On aperçoit tout au nord l'agglomération lyonnaise puis Feyzin. Après, on reconnaît aisément la ville de Vienne, le barrage de Reventin. Là, où le Rhône forme un méandre, c'est Condrieu. Le fleuve passe devant la centrale nucléaire de Saint-Alban avant de se séparer au barrage de Saint-Pierre-de-Boeuf en canal de dérivation et vieux Rhône.


En contrebas, Pélussin avec son viaduc est parfaitement visible.

Certains jours, l'on peut apercevoir au loin le massif de Belledone, l'Oisans et le Vercors. Lorsque le vent du sud a bien asséché l'air, le massif du Mont-Blanc apparaît imposant alors sa masse blanche. Mais là, cela annonce la pluie. Mais, il n'est pas nécessaire de monter jusque là-haut pour voir les Alpes, elles sont tout à fait visibles du plateau pélussinois.


Pour finir, j'ai un secret à vous confier. Et bien, les Trois Dents, elles sont 4. Tout est question de perspective.

jeudi 30 juillet 2009

Escapade meusienne : Lahaymeix

Poursuivons cette visite de la Meuse sur la trace de mes ancêtres par Lahaymeix. Nous avons quitté la vallée de la Meuse et nous sommes montés sur le plateau. Nous sommes maintenant dans le canton de Pierrefitte-sur-Aire (une pensée amicale à Evelyne, la cantonnière qui comprendra si, par hasard, elle me lit).

Après avoir traversé une grande forêt, voici le petit village de Lahaymeix blotti dans son vallon.


Cette petite commune de moins de 100 habitants est un petit village bien tenu. C'est la campagne mais ce n'est pas la cambrousse.


Qu'est-ce donc Le Vent des Forêts ? Après recherche, c'est une association qui a créé un parcours artistique très original et ludique sur plus de 5.000 hectares entre Saint-Mihiel et Verdun. Un circuit jalonné par 88 œuvres d’art en bois, pierre ou en fer, amène les visiteurs à porter un regard différent sur la nature. Depuis neuf ans, six villages forestiers participent à l’aventure en invitant des créateurs venus du monde entier. Lahaymeix, point de départ de tous les sentiers, est le village d’accueil principal des visiteurs et des artistes. (Une bonne idée de randonnée pour ma prochaine venue dans la région).

Lahaymeix est entouré de forêts ce qui lui vaut ce qualificatif de forestier. J'ai participé au dépouillement des actes d'état-civil de cette commune et de nombreux habitants avaient en effet comme profession bûcheron.

Le cimetière est situé autour de l'église qui domine le village du haut de sa petite butte encadrée par 2 grands arbres dont j'ai oublié l'essence.
J'y ai retrouvé 2 tombes de mes ancêtres. Une de mes arrières-grand-mères est née à Lahaymeix. C'est elle qui a épousé mon arrière-grand-père d'Ailly et qui sont venus s'installer par la suite à Nancy où ils reposent désormais. Les 2 tombes concernent celles de ses parents (mes AAGP) et de ses grands-parents (mes AAAGP). Comme sa mère était née à Paris, j'ai cru un certain temps qu'une de mes branches d'ascendance était parisienne. Du sang parisien coulerait-il dans mes veines ? Pourquoi avaient-ils quitté la capitale au milieu du XIX° s. ?


Le dépouillement des actes de Lahaymeix m'a apporté à la réponse. En fait, elle était bel et bien de souche meusienne. Elle était née à Paris car son père y était monté pour travailler comme cordonnier.

C'est fou ce que l'on trouvait comme cordonniers meusiens à Paris. Et oui, si les bougnats étaient auvergnats, les ramoneurs savoyards, les bonnes bretonnes, les colporteurs dauphinois, les maçons creusois, les cordonniers étaient meusiens.

C'est sur cette image d'un village typiquement lorrain que cette escapade en terre meusienne s'achève. Je me suis limité aux lieux où vécurent mes arrières-grands-parents. Après, ou plutôt avant, c'est plus lointain. Les branches vont un peu partout dans les petits villages autour de Saint-Mihiel et de Commercy : Thillombois, Vignot, Vadonville, Malaumont, Han-sur-Meuse, Koeur-la-Petite, Grimaucourt-près-Sampigny, Gironville-sous-les-Côtes, Mécrin, ...

dimanche 26 juillet 2009

Escapade meusienne : Saint-Mihiel et Ligier Richier

Poursuivons notre voyage en Meuse par Saint-Mihiel, le chef-lieu de canton qui jouxte Ailly. C'est la grande ville du pays sammiellois (environ 5300 hab.) mais c'est aussi une ville porte du Parc naturel régional de Lorraine. J'aime bien ce nom Saint-Mihiel qui vient de St-Michel. Pourquoi cet arrêt à Saint-Mihiel ? N'oublions pas que je suis sur la route de mes racines meusiennes. C'est la ville de naissance de mon grand-père maternel que sa famille a quittée avant la guerre de 1914/18 pour rejoindre Nancy.

Je tenais à voir à Saint-Mihiel les sculptures de Ligier Richier dont je connaissais déjà son magnifique gisant de Philippe de Gueldre visible dans l'église des Cordeliers de Nancy, où reposent les Ducs de Lorraine. Ligier Richer est né à Saint-Mihiel vers 1500. Converti au calvinisme, il émigra à Genève où il est mort en 1567. Entre temps, il a laissé de nombreuses oeuvres dans la région que l'on retrouve dans plusieurs églises.

A Saint-Mihiel, ses oeuvres sont principalement visibles dans 2 églises.

D'abord dans l'église St-Michel. C'est une église abbatiale qui a été presque entièrement rebâtie à la fin du XVII° s. dans le style bénédictin de l'époque mais qui a conservé son clocher carré et son porche roman du XII° s.

On y trouve une oeuvre de Ligier Richier dans une chapelle du bas-côté : la Pâmoison de la Vierge soutenue par St-Jean. Ce groupe en noyer faisait partie d'un calvaire exécuté en 1531 qui a été détruit lors de la Révolution.


D'autres belles choses sont à voir dans cette église.

la translation des reliques de St-Anatole
C'est une gravure sur une pierre noire qui représente le transfert en 760 des reliques de St-Anatole de Cahors à Saint-Mihiel. Je n'ai pas noté le nom de l'artiste. J'aime bien cette gravure, c'est original.

L'Enfant aux têtes de mort
C'est un détail du monument funéraire de la famille de Warin de Gondrecourt, réalisé en 1608 par Pierre RICHIER, un des fils de Ligier.

l'orgue J'ai été impressionné par les caryatides


Le chef-d'oeuvre de Ligier Richier reste cependant le Sépulcre qui est conservé dans l'église St-Etienne. Cette église du XVI° s. possède de magnifiques vitraux modernes colorés, sûrement un souvenir des bombardements de la première guerre.

Le Sépulcre est un groupe de 13 personnages, légèrement plus grands que nature, dont l'exécution a commencé en 1554. En 1564, Ligier Richier ayant rejoint Genève, c'est son fils qui procède à l'installation des différents personnages dans le bas-côté de l'église.

Le groupe sculpté dans la pierre calcaire locale a beaucoup souffert de l'humidité. L'oeuvre a été récemment entièrement rénovée et est maintenant sauvée. Des panneaux informatifs présents dans l'église retracent les principaux moments de ce chantier. Le chef-d'oeuvre a retrouvé toute sa splendeur et mérite sans nulle doute un détour.

Faisons maintenant le tour des 13 personnages qui composent le Sépulcre

1 - Salomé préparant la niche funéraire


2 - Un ange tenant les instruments du supplice


3 -Marie-Madeleine à genoux baisant les pieds du Christ

4-5-6 Joseph d'Arimathie et Nicodème soutenant le corps du Christe

7 - Jeanne la Myrrophore tenant la couronne d'épines


8 -9-10 - la vierge défaillante soutenue par Saint-Jean et Marie Cléophée



11 - le chef des gardes méditant profondément

12 - 13 - Deux gardes jouant aux dés la tunique du Christ


Il y a d'autres choses à voir à Saint-Mihiel et cela me donnera l'occasion d'y retourner.

Le site de la ville dont voici le lien vous en donnera un aperçu : http://www.saintmihiel.fr/

vendredi 24 juillet 2009

Escapade meusienne : Ailly-sur-Meuse

Quittons un peu l'Italie que nous retrouverons bientôt pour un petit voyage en terre meusienne.


J'ai eu envie de découvrir la région de la Meuse où j'ai des racines. En effet, mon grand-père maternel était meusien.



Commençons par Ailly-sur-Meuse, charmant petit village blotti au bord de la Meuse dans un écrin de verdure. Je savais que c'était petit, très petit, mais j'ai été agréablement surpris.
C'est très bien tenu et très vert. Il me semble que cela devient quelque peu résidentiel ou un lieu de villégiature mais si cela permet à Ailly de survivre, alors tant mieux. Précisons que depuis 1973, Ailly-sur-Meuse est associée à Han-sur-Meuse, la commune voisine de l'autre côté du fleuve. Et oui, la Meuse est un fleuve.

Un petit tour au cimetière au pied de l'église pour y découvrir la tombe de mes arrières-arrières-grands-parents (AAGP) qui sont nés, se sont mariés et sont morts à Ailly. Cela fait quand même quelque chose de se recueillir devant leur tombe sur laquelle nous avons déposé quelques fleurs des champs. Comme je disais à mes fils, si les gens qui sont enterrés ici n'avaient jamais vécu, vous ne seriez pas là (au fait, moi non plus).




Puis, nous sommes allés nous promener au bord de la Meuse en imaginant mes ancêtres traversant cette prairie pour rejoindre le bord de l'eau.



La Meuse est vraiment jolie à cet endroit et cela doit être un coin rêvé pour les pêcheurs. Alors, je pense à Antoine, mon AAAGP, qui était pêcheur de rivière mais je l'imagine plus avec de filets et des nasses qu'avec une canne à pêche.