lundi 29 septembre 2008

Gomorra







Sortie ciné, ce soir où je suis allé voir Gomorra avec ma femme. Déjà d'abord parce que j'aime les films en langue originale, autres que les films américains grand public.


Mais, également et surtout parce que ma femme étant napolitaine, ce film traite d'un sujet qui ne pouvait pas nous laisser indifférent : la camorra et son emprise mafieuse sur Naples et sa région.

Le film, quasiment entièrement en dialecte napolitain, est tiré du livre éponyme de Roberto Saviano , que nous avons évidemment à la maison en langue italienne.

Roberto Saviano a enquêté pendant plusieurs années sur les activités de la Camorra dont le but premier est de maximiser ses profits et est prête à tout pour atteindre cet objectif.
Roberto Saviano présente des faits et des éléments concrets. Il passe en revue différents dossiers, dont les rapports avec la Chine, le rôle du port de Naples, la confection et évidemment le trafic d'armes et de drogue.

Le livre et le film traitent également du trafic de déchets toxiques avec lequel la Camorra s'enrichit quitte à empoisonner toute une région. Les derniers événements liés au ramassage des ordures dans la région de Naples sont une conséquence de la main mise de cette activité par la Camorra.



Avec ce livre, Roberto Saviano, jeune napolitain né en 1979, présente la corruption à l'oeuvre en Campanie et la logique de l'ultralibéraslisme poussé à l'extrême. Tout est bon pour s'enrichir et rien ne doit entraver le système.


Roberto Saviano

Après avoir dénoncé ouvertement, les protagonistes du racket organisé sur sa terre natale, Roberto Saviano bénéficie aujourd’hui d’une protection policière permanente.
(site officiel de Roberto Saviano : http://www.robertosaviano.it/)

Sur fond de guerres de clans et de trafics en tous genres, le film à travers 5 destins croisés reprend les différents thèmes : trafic de drogue, trafic d'armes, prostitution, trafic de déchets toxiques, confection, guerre des clans, etc.

On y voit les Vele de Scampia, quartier sordide du nord de Naples où le chômage sévit. Il y règne la misère et les gens vivent de combines et de trafic. C'est dans ce quartier qu'il y a le plus de meurtres. Plus personne n'ose s'aventurer dans cette zone de non droit qui est sous le contrôle des clans camorristes. La Camorra a beaucoup d'emprise dans les quartiers où le chômage est omniprésent.

Mais, rassurez-vous, Naples et sa région, ce n'est pas seulement ce que l'on peut voir dans le film. Le film montre une réalité qu'il ne faut pas nier mais Naples a également d'autres facettes et sa population aussi.

Plus d'infos sur ce film

dimanche 28 septembre 2008

Le Petit Train de la Rhune, un train à crémaillère

Lorsque la pente est trop forte, les trains ne peuvent plus monter du fait de l'adhérence insuffisante entre les roues en acier et le rail en acier. Ils patinent. Il faut donc faire appel à d'autres techniques. Une de ces techniques est le système à crémaillère qui est utilisé par le Petit Train de la Rhune.

Ce petit train, construit en 1924 mais rénové depuis, amène les touristes du Col de Saint-Ignace (altitude 169 m) jusqu'au sommet de la Rhune (905 m) en 35 minutes à la vitesse de 8 km/h. Du moins, presqu'au sommet, car la gare est à 887 m.

Un peu de technique pour les ferrovipathes :

La ligne de 4,2 km est à voie métrique et est alimentée en courant triphasé 50Hz sous une tension de 3000 Volts. La traction dispose d'un double pantographe et les caténaires sont doubles.

La crémaillère est du type Strub. Il faut bien ça pour une déclivité qui atteint 250 millimètres par mètre, soit 25 %. La motrice pousse les wagons dans la montée et les retient dans la descente.

Autre photos 2 billets avant

samedi 27 septembre 2008

Les Pottoks, les petits chevaux basques

Le pottok est un petit cheval, le petit cheval basque, qui vit sur les montagnes situées entre la France et l'Espagne au moins depuis le paléolithique. Très rustique, il est parfaitement adapté à la montagne.On le rencontre encore aujourd'hui à l'état de semi-liberté sur quatre massifs sauvages proches de l'océan (la Rhune, l'Ursuya, le Baigura et l'Artzamendi).

L'été, son pelage est fin mais il s'épaissit en hiver pour le protéger des intempéries et du froid.


Tous les petits chevaux du Pays Basque, qu'ils soient croisés avec des chevaux de trait, des poneys Shetland ou des Pintos sont indifféremment appelés "pottoks" par les populations locales.
Au fait, on prononce potiok.

Il est donc difficile de rencontrer des pottoks de pure race, c'est-à-dire correspondant au type originel.

Depuis 1993, une démarche de protection et de conservation s'est développée sur une réserve qui entoure "La Maison du Pottok" dans le massif du Baigura pour tenter de sauver les quelques poneys primitifs du Pays Basque qui correspondaient encore à la robe et à la morphologie de ceux qui étaient observés majoritairement autrefois. Pour en savoir plus à ce sujet, http://www.maisondupottok.com/

jeudi 25 septembre 2008

La Rhune, montagne sacrée des Basques

A une dizaine de kilomètres de Saint-Jean-de-Luz, voici la Rhune. C'est la montagne la plus célèbre de la région. Elle est facilement reconnaissable par son antenne TV. Elle culmine à 905 m d'altitude. Le sommet est coupé en deux par la frontière. Du côté espagnol et seulement de ce côté, l'on trouve les fameuses ventas, boutiques où les Français achetaient moins cher de nombreux produits. Depuis la suppession des frontières, c'est sûr, c'est moins intéressant mais ces boutiques attirent toujours du monde comme nous avons pu le constater au col d'Ibardin, au-dessus d'Urrugne.
La Rhune, en basque Larrun ("bon pâturage"), est une montagne sacrée pour les Basques. On y trouve 24 dolmens et 11 cromlechs. Les randonneurs peuvent atteindre le sommet en 2 à 3 heures par un sentier balisé. La montée est plus belle en partant d'Ascain. On peut également rejoindre le sommet par le célèbre Petit Train de la Rhune.
C'est un train de bois à crémaillère qui date de 1924 mais qui a été récemment restauré. Il part du Col de Saint-Ignace, entre Ascain et Sare, et gagne le sommet à la vitesse de 8 km/h. Les 35 minutes de montée, parfois abruptes, permettent d'admirer un paysage magnifique.
Au sommet, on a une vue magnifique et exceptionnelle à 360° sur le Labourd, l'océan et les Pyrénées. Evidemment, seulement si on s'est assuré avant de partir que le sommet n'était pas dans la brume ou les nuages.
On y croise des moutons et brebis,
des pottocks, les célèbres petits chevaux basques, et également des vautours.

lundi 22 septembre 2008

C'est l'automne !

Sur le calendrier, aujourd'hui c'est l'automne. Pour la Terre, aussi car astronomiquement, les équinoxes représentent des moments particuliers. Il s'agit des 2 jours de l'année où la trajectoire apparente du soleil coupe le plan de l'équateur terrestre. Evidemment, en mars dans un sens, et en septembre dans l'autre. Ces deux jours sont aussi remarquables car la durée du jour et de la nuit sont égales.

Outre ces considérations astronomiques, l'automne s'est annoncé timidement mais il est bien là.

Les jours ont déjà bien diminué. Il fait encore beau la journée dans la vallée du Rhône mais on sent la fraîcheur la nuit et les matins. Les vignerons sont en pleines vendanges et les pommes des vergers du Pilat ont été cueillies.



Les feuilles des arbres n'ont pas encore changé de couleurs. J'attends ce moment pour réaliser de belles photographies des forêts du Pilat. A vrai dire, je suis un peu à sec pour illustrer ce billet du premier jour de l'automne alors j'ai choisi une photo de la Place Stanislas fleurie, prise fin octobre 2005, donc en automne. Il n'y a pas que des chrysanthèmes sur la place : voici des parterres composés de potirons et d'autres cucurbitacées autour desquels il est agréable de se promener pour profiter des derniers rayons de soleil avant le dur hiver lorrain.

Aujourd'hui 11 octobre, les arbres ont depuis quelques semaines jaunis du fait de la baisse des températures nocturnes. J'en profite pour glisser dans ce billet une photo d'automne de l'érable de devant ma maison avant qu'il ne perde ses feuilles.

dimanche 14 septembre 2008

Saint-Jean-de-Luz, cité corsaire


Saint-Jean-de-Luz est le principal port de pêche en Iparralde. Ah oui, je n'avais pas encore employé ce mot. Et bien, l'Iparralde, c'est le Pays Basque côté français. Iparralde en basque, cela veut dire nord. Le Pays Basque côté espagnol, c'est l'Hegoalde. Et vous l'avez deviné, hegoalde, cela veut dire sud en basque.

Le nom basque de Saint-Jean-de-Luz, c'est Donibane Lohitzun, ce qui veut dire en basque ... je vous laisse deviner .... vous avez trouvé ? ......... Saint-Jean-des-Marais. Bravo à ceux qui ont trouvé et pour les autres ce n'est pas grave, si vous n'êtes pas basque.
Revenons à Saint-Jean, comme disent les gens du coin.

La ville a été longtemps un point de départ pour la pêche à la baleine dans le golfe de Gascogne et ceci dès le XI° siècle. Puis, ce fut la pêche à la morue à Terre-Neuve aux XVI° et XVII° siècle. La ville s'enrichit également de la guerre des courses, c'est-à-dire grâce aux corsaires. Les corsaires n'étaient pas des pirates. En effet, les corsaires étaient autorisés par une lettre de course à attaquer en temps de guerre les navires marchands battant pavillon d'états ennemis. Capturés, ils avaient droit au statut de prisonnier de guerre.

Voici trois corsaires célèbres français : Jean Bart de Dunkerque, René Duguay-Trouin et Robert Surcouf, tous deux de Saint-Malo. Et voici quelques corsaires basques : Jean-Baptiste Detcheverry, Joannis de Sopite dont une rue porte le nom à Saint-Jean. Ils sont tous les deux de Ciboure.
Mais, le plus célèbre corsaire basque est sans aucun doute Etienne Pellot d'Hendaye, surnommé le Renard basque, la hantise des Anglais. Chaque année au mois de janvier, Hendaye célèbre son patron Saint-Bixintxo. Les enfants déguisés en corsaires symbolisent ce dernier corsaire hendayais. Bixintxo vient de Bixente et Saint-Bixintxo est donc Saint-Vincent.
Revenons à Saint-Jean, ville natale d'un célèbre Bixente, ancien joueur de football, champion du monde.
Bixente Lizarazu
Les belles maisons des riches armateurs témoignent de l'époque jadis florissante de la ville. Mais en 1715, le traité d'Utrecht est terrible pour la ville. La France est dépossédée de ses droits de pêche à Terre-Neuve. L'économie portuaire est alors détruite et la population de la ville chute brutalement.

Au XIX° siècle, la pêche reprend grâce à la sardine, l'anchois, le merlu et le thon. Grâce à Napoléon III et à l'impératrice Eugénie, Saint-Jean-de-Luz devient un haut lieu de tourisme et de villégiature.

Lorsque l'on visite les hauts lieux du Pays Basque, il n'est pas rare de trouver une plaque, une stèle commémorant la venue de l'empereur ou de l'impératrice. En voici deux exemples, une plaque à l'entrée de la grotte de Sare et une stèle au sommet de la Rhune.

























Louis XIV est mis à l'honneur à Saint-Jean. Le traité des Pyrénées signé en 1659 à Hendaye mit fin à un conflit de 24 ans entre l'Espagne et la France. Pour sceller la paix, Louis XIV épousa l'infante Marie-Thérèse d'Espagne en 1660 à Saint-Jean-de-Luz. Ils étaient âgés tous les deux de 21 ans, étant nés quasiment le même jour en septembre 1638.



La Maison de l'Infante est un des palais les plus connus de Saint-Jean. Elle est facilement reconnaissable grâce à sa façade de pierre et de briques roses au bord du port. Cétait la maison d'un riche armateur. C'est là que l'Infante séjourna avant son mariage. Comme il pleuvait, nous avons visité le premier étage. Et bien, je ne regrette pas la visite. On découvre dans une grande salle du XVII° des poutres décorées (une vraie bande-dessinée) et une monumentale cheminée. Un commentaire enregistré nous fait découvrir tout cela et on apprend beaucoup de choses intéressantes.

lundi 8 septembre 2008

L'Euskara, une langue pour une identité

« A Pierre Axular, l’écrivain basque au parler le plus beau, moi, Louis Lucien Bonaparte, basquisant, j’ai dédié ceci : Il n’y a de quiétude et de jour sans nuage que dans les cieux. 1865 »
(Eglise de Sare)

Pour les Basques, de tradition essentiellement orale, la langue basque est très importante et il n'est pas étonnant qu'elle soit un étendard de leur identité. La langue basque ne se rattache à aucune langue connue. Aucune racine indo-européenne comme pour la plupart des langues européennes. C'est sans doute une des plus vieilles langues vivantes de notre continent, présente avant les langues celtes et les langues indo-européennes.

Je comprends la fierté des Basques concernant leur langue.
La structure linguistique apparente le basque aux langues caucasiennes, au géorgien en particulier. C'est une langue agglutinante dont la valeur grammaticale des mots est donnée par des particules.

Exemple, la particule ra indique le lieu d'où l'on vient et la particule ko le lieu où l'on est.
Ainsi, Ezpelatara est celui qui est originaire d'Espelette alors que Ezpelatako est celui qui vit à Espelette.

Ce panneau d'avertissement routier est situé à Arantza (Vallée de la Bidasoa en Navarre). C'est indiqué en bas à droite : Arantzako udala (commune d'Arantza). Remarquez la particule ko.

Ce drapeau accroché au balcon de la mairie de Arantza demande le repatriement des prisonniers politiques basques au pays.

Dans le village voisin de Lesaka , c'est une affiche avec des photos de prisonniers, placardée sur un mur décrépi qui demande le retour au pays des prisonniers. Euskal presoak etxera !


euskal : basque
presoa : prisonnier, la particule k est la marque du pluriel
etxe : maison, la particule ra marque le lieu d'où l'on vient

Maite Zaituztegu est la maire de la ville d'Hernani. Elle a été convoquée par le Tribunal National pour exaltation du terrorisme après avoir exprimé sa solidarité aux prisonniers politiques basques.

Je ne m'étendrai pas sur ce sujet que je ne maîtrise pas du tout. Ces photos dans ce blog ne portent aucun message politique de ma part mais reflètent une réalité basque, du moins au sud des Pyrénées où partis politiques et gouvernement espagnol se confrontent.



Du côté français, on rencontre le basque sur les panneaux indicateurs, dans les supermarchés pour désigner les rayons, écrit un peu partout en complément du français.
Les allées du parking du centre E. Leclerc d'Urrugne sont numérotées en basque, les nombres étant écrits en lettre. Cela donne de 1 à 9 : bat, bi, hiru, lau, bost, sei, zazpi, zortzi, bederatzi. Evidemment, cela ne se prononce pas tout à fait comme cela s'écrit.


Au sud, 99% des enfants sont scolarisés dans des écoles basques contre un peu moins de 20% en France. On peut donc être rassuré, le basque n'est pas prêt d'être une langue morte mais espérons que du côté français cela ne soit pas une langue seulement écrite.