lundi 8 septembre 2008

L'Euskara, une langue pour une identité

« A Pierre Axular, l’écrivain basque au parler le plus beau, moi, Louis Lucien Bonaparte, basquisant, j’ai dédié ceci : Il n’y a de quiétude et de jour sans nuage que dans les cieux. 1865 »
(Eglise de Sare)

Pour les Basques, de tradition essentiellement orale, la langue basque est très importante et il n'est pas étonnant qu'elle soit un étendard de leur identité. La langue basque ne se rattache à aucune langue connue. Aucune racine indo-européenne comme pour la plupart des langues européennes. C'est sans doute une des plus vieilles langues vivantes de notre continent, présente avant les langues celtes et les langues indo-européennes.

Je comprends la fierté des Basques concernant leur langue.
La structure linguistique apparente le basque aux langues caucasiennes, au géorgien en particulier. C'est une langue agglutinante dont la valeur grammaticale des mots est donnée par des particules.

Exemple, la particule ra indique le lieu d'où l'on vient et la particule ko le lieu où l'on est.
Ainsi, Ezpelatara est celui qui est originaire d'Espelette alors que Ezpelatako est celui qui vit à Espelette.

Ce panneau d'avertissement routier est situé à Arantza (Vallée de la Bidasoa en Navarre). C'est indiqué en bas à droite : Arantzako udala (commune d'Arantza). Remarquez la particule ko.

Ce drapeau accroché au balcon de la mairie de Arantza demande le repatriement des prisonniers politiques basques au pays.

Dans le village voisin de Lesaka , c'est une affiche avec des photos de prisonniers, placardée sur un mur décrépi qui demande le retour au pays des prisonniers. Euskal presoak etxera !


euskal : basque
presoa : prisonnier, la particule k est la marque du pluriel
etxe : maison, la particule ra marque le lieu d'où l'on vient

Maite Zaituztegu est la maire de la ville d'Hernani. Elle a été convoquée par le Tribunal National pour exaltation du terrorisme après avoir exprimé sa solidarité aux prisonniers politiques basques.

Je ne m'étendrai pas sur ce sujet que je ne maîtrise pas du tout. Ces photos dans ce blog ne portent aucun message politique de ma part mais reflètent une réalité basque, du moins au sud des Pyrénées où partis politiques et gouvernement espagnol se confrontent.



Du côté français, on rencontre le basque sur les panneaux indicateurs, dans les supermarchés pour désigner les rayons, écrit un peu partout en complément du français.
Les allées du parking du centre E. Leclerc d'Urrugne sont numérotées en basque, les nombres étant écrits en lettre. Cela donne de 1 à 9 : bat, bi, hiru, lau, bost, sei, zazpi, zortzi, bederatzi. Evidemment, cela ne se prononce pas tout à fait comme cela s'écrit.


Au sud, 99% des enfants sont scolarisés dans des écoles basques contre un peu moins de 20% en France. On peut donc être rassuré, le basque n'est pas prêt d'être une langue morte mais espérons que du côté français cela ne soit pas une langue seulement écrite.

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